Marionnettes traditionnelles en Flandre française de langue picarde
Alain Guillemin, Andrée Leroux
Disponibilité:
Ebook en format PDF. Disponible pour téléchargement immédiat après la commande.
Aussi disponible en format PDF
Ebook en format PDF. Disponible pour téléchargement immédiat après la commande.
Aussi disponible en format PDF
Éditeur:
FeniXX réédition numérique
FeniXX réédition numérique
Protection:
Filigrane
Filigrane
Année de parution:
1983
1983
ISBN-13:
9782307556305
Description:
Théâtre de marionnettes : théâtre du pauvre
« A l' comédie ! A l'comédie pou in sou !
Les premiers rintrés s'ront les mieux plachés ! »
C'est le cri qui, tous les dimanches, retentit dans les quartiers ouvriers de Lille, Roubaix, Arras, Valenciennes... à la fin du XIXe siècle. Au « théâtre d'Artagnan », à l'« Comédie Franços », au « Théât' Desmett' », un public d'ouvriers adultes se presse pour pénétrer dans une cave lilloise, une salle d'estaminet, un hangar, ou un grenier roubaisien.
Le cri du « montreur de marionnettes », la cloche agitée par un enfant et de petites affiches très vivement peintes à la gouache constituent toute la publicité du théâtre où l'on joue chaque semaine un « grand drame de combat » inspiré des romans populaires à la mode ou imité du répertoire du « grand théâtre ».
Les spectateurs, le roman ou le livre d'histoire de France sur les genoux, se régalent des tirades grandiloquentes en français parfois émaillé de « picardismes » involontaires. Un ambassadeur est annoncé à la cour et le roi ordonne à son serviteur : « Dis-y qui rinte et qui s'assiche ! » Mais certains « montreurs », pour qui la marionnette n'est pas seulement un « complément de ressources », atteignent une étonnante perfection : seuls parmi des dizaines d'autres marionnettistes à vivre de leur art, Louis De Budt le Lillois et Louis Richard le Roubaisien édifieront de véritables monuments de la culture ouvrière du XIXe siècle.
La séance se termine, le public vote pour décider de la période historique qui sera le cadre de la prochaine séance et c'est enfin la détente avec un petit spectacle dialectal que le public roubaisien appelle plus modestement « in boboche ». Là, tout s'inverse, Jacques le Lillois n'est plus au second plan avec sa langue picarde (ou « patois »), il mène le jeu comme à Roubaix Morveux Courtelapette dit P'tit Morveux et Gros Jacques...
A partir d'un important travail de recherche en archives et surtout d'un collectage d'informations auprès de centaines d'anciens spectateurs et de descendants de « montreurs de marionnettes », Andrée Leroux et Alain Guillemin reconstituent la vie de ces petits théâtres.
Marionnettistes eux-mêmes dans la troupe du « Théâtre Louis Richard », ils permettent de mieux saisir, à travers les techniques de jeu et de fabrication, la nature exacte de ce « théâtre du pauvre ». Le théâtre et ses animateurs sont replacés dans la vie ouvrière de l'époque ; l'évolution du répertoire est comparée aux modes littéraires et aux programmes des « grands théâtres » ; les rapports entre le français et le « patois » sont saisis à l'intérieur même du public ouvrier au moment où se développe l'école « gratuite, laïque et obligatoire » de Jules Ferry...
Depuis 1979, le « théât' Louis » fondé par Louis Richard en 1884 renait autour de Florian Richard, troisième représentant d'une « dynastie » de montreurs de marionnettes. Centenaire, le « Théâtre Louis Richard » a trouvé une nouvelle jeunesse et c'est une tradition encore vivante que présente cet ouvrage préfacé par Philippe Jessu, conservateur du Musée de l'Hospice Comtesse.
« A l' comédie ! A l'comédie pou in sou !
Les premiers rintrés s'ront les mieux plachés ! »
C'est le cri qui, tous les dimanches, retentit dans les quartiers ouvriers de Lille, Roubaix, Arras, Valenciennes... à la fin du XIXe siècle. Au « théâtre d'Artagnan », à l'« Comédie Franços », au « Théât' Desmett' », un public d'ouvriers adultes se presse pour pénétrer dans une cave lilloise, une salle d'estaminet, un hangar, ou un grenier roubaisien.
Le cri du « montreur de marionnettes », la cloche agitée par un enfant et de petites affiches très vivement peintes à la gouache constituent toute la publicité du théâtre où l'on joue chaque semaine un « grand drame de combat » inspiré des romans populaires à la mode ou imité du répertoire du « grand théâtre ».
Les spectateurs, le roman ou le livre d'histoire de France sur les genoux, se régalent des tirades grandiloquentes en français parfois émaillé de « picardismes » involontaires. Un ambassadeur est annoncé à la cour et le roi ordonne à son serviteur : « Dis-y qui rinte et qui s'assiche ! » Mais certains « montreurs », pour qui la marionnette n'est pas seulement un « complément de ressources », atteignent une étonnante perfection : seuls parmi des dizaines d'autres marionnettistes à vivre de leur art, Louis De Budt le Lillois et Louis Richard le Roubaisien édifieront de véritables monuments de la culture ouvrière du XIXe siècle.
La séance se termine, le public vote pour décider de la période historique qui sera le cadre de la prochaine séance et c'est enfin la détente avec un petit spectacle dialectal que le public roubaisien appelle plus modestement « in boboche ». Là, tout s'inverse, Jacques le Lillois n'est plus au second plan avec sa langue picarde (ou « patois »), il mène le jeu comme à Roubaix Morveux Courtelapette dit P'tit Morveux et Gros Jacques...
A partir d'un important travail de recherche en archives et surtout d'un collectage d'informations auprès de centaines d'anciens spectateurs et de descendants de « montreurs de marionnettes », Andrée Leroux et Alain Guillemin reconstituent la vie de ces petits théâtres.
Marionnettistes eux-mêmes dans la troupe du « Théâtre Louis Richard », ils permettent de mieux saisir, à travers les techniques de jeu et de fabrication, la nature exacte de ce « théâtre du pauvre ». Le théâtre et ses animateurs sont replacés dans la vie ouvrière de l'époque ; l'évolution du répertoire est comparée aux modes littéraires et aux programmes des « grands théâtres » ; les rapports entre le français et le « patois » sont saisis à l'intérieur même du public ouvrier au moment où se développe l'école « gratuite, laïque et obligatoire » de Jules Ferry...
Depuis 1979, le « théât' Louis » fondé par Louis Richard en 1884 renait autour de Florian Richard, troisième représentant d'une « dynastie » de montreurs de marionnettes. Centenaire, le « Théâtre Louis Richard » a trouvé une nouvelle jeunesse et c'est une tradition encore vivante que présente cet ouvrage préfacé par Philippe Jessu, conservateur du Musée de l'Hospice Comtesse.
Aperçu du livre