Moebius. No. 179, 2023
Laura Doyle Péan, Alex Noël, Marilou Craft, Chloé Savoie-Bernard, Danus, Antoine Beauchamps, Ève Nadeau, Ismaëlle Rose C., Javi Fuentes Bernal, Amélia Fiset, Louise Froult, Anouk Lefebvre, Gabrielle Huot-Foch, Brigitte Léveillé, Ivan Berquiez, Olivia Tapi
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Publisher:
Moebius
Moebius
DRM:
Watermark
Watermark
Publication Year:
2023
2023
ISBN-13:
9782924781531
Description:
La revue de création littéraire Mœbius invite des auteur·rices à écrire en s’inspirant de la citation-thème tirée de femme-rivière de Katherena Vermette (traduction de Rose Després), «Nous pouvons enfin laver nos blessures».
«nous pouvons enfin laver nos blessures». Le verdict tombe comme un soulagement, aussi minime soit-il, dans le recueil femme-rivière de Katherena Vermette. À moins qu’il s’agisse plutôt d’un espoir. Laver n’est pourtant pas guérir. Laver sa blessure est nécessaire pour qu’elle guérisse, pour qu’elle cicatrise. Il faut en retirer la terre et la roche, la rincer. C’est un geste préalable à la guérison. Le point de départ du processus. Combien d’années de poussière s’accumulent dans cet «enfin»? Et surtout, qu’a-t-il été nécessaire de faire pour arriver à les déloger?
Pour laver les blessures, encore faut-il avoir accès aux ressources qui permettent de le faire, à commencer par l’eau. Dans un monde blessé par le colonialisme, les violences étatiques et sexuelles, la crise écologique, trouver un instant de répit pour laver sa blessure ne va pas de soi. Trop souvent nous ne faisons que passer d’une blessure à une autre. Nous ajoutons une fatigue sur une fatigue, un chagrin sur un chagrin, une crise sur une autre.
L’inventaire de nos blessures collectives fut entamé dans le numéro double Depuis la crise(no 168-169, hiver 2021). Les blessures collectives demandent une guérison collective, et nous souhaitons ouvrir ici un espace pour penser ce qui suit, ce qui arrive lorsque nos blessures ne sont pas nettoyées, ce qui arrive à l’eau qui a servi à les laver. Est-ce que le texte la recueille? Quel rôle joue-t-il dans tout cela? Les vers permettent-ils de traverser cette zone grise entre le nettoyage et la cicatrisation, ou viennent-ils ronger les points de suture, gardant à jamais la plaie ouverte?
«nous pouvons enfin laver nos blessures». Le verdict tombe comme un soulagement, aussi minime soit-il, dans le recueil femme-rivière de Katherena Vermette. À moins qu’il s’agisse plutôt d’un espoir. Laver n’est pourtant pas guérir. Laver sa blessure est nécessaire pour qu’elle guérisse, pour qu’elle cicatrise. Il faut en retirer la terre et la roche, la rincer. C’est un geste préalable à la guérison. Le point de départ du processus. Combien d’années de poussière s’accumulent dans cet «enfin»? Et surtout, qu’a-t-il été nécessaire de faire pour arriver à les déloger?
Pour laver les blessures, encore faut-il avoir accès aux ressources qui permettent de le faire, à commencer par l’eau. Dans un monde blessé par le colonialisme, les violences étatiques et sexuelles, la crise écologique, trouver un instant de répit pour laver sa blessure ne va pas de soi. Trop souvent nous ne faisons que passer d’une blessure à une autre. Nous ajoutons une fatigue sur une fatigue, un chagrin sur un chagrin, une crise sur une autre.
L’inventaire de nos blessures collectives fut entamé dans le numéro double Depuis la crise(no 168-169, hiver 2021). Les blessures collectives demandent une guérison collective, et nous souhaitons ouvrir ici un espace pour penser ce qui suit, ce qui arrive lorsque nos blessures ne sont pas nettoyées, ce qui arrive à l’eau qui a servi à les laver. Est-ce que le texte la recueille? Quel rôle joue-t-il dans tout cela? Les vers permettent-ils de traverser cette zone grise entre le nettoyage et la cicatrisation, ou viennent-ils ronger les points de suture, gardant à jamais la plaie ouverte?
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