Revue Liberté 324 - Au marché des corps
Maryse Andraos, Daphné B., David Bernard, Kalina Bertin, Rémy Bourdillon, Thomas Carrier-Lafleur, Léa Clermont-Dion, Laurence Côté-Fournier, Véronique Dassas, Carole David, Julie Delporte, Martine Delvaux, Sophie Devirieux, Marianne Di Croce, Paul-André F
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Publisher:
Collectif Liberté
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DRM:
Watermark
Watermark
Publication Year:
2019
2019
ISBN-13:
9782924414514
Description:
Notre époque semble obsédée par les états de la chair, qu’elle juge et évalue sans cesse. Le corps est à la fois l’objet d’un culte et d’une détestation ; il faut quantifier sa performance ou ses limites, viser son amélioration continue. On accepte sans trop broncher une pénible entreprise d’uniformisation des corps et des pratiques qui le conditionnent, à un point tel que notre définition étroite de l’esthétique des corps se confond avec une appréciation morale. On peut aussi se demander si le corps est aujourd’hui autre chose qu’un moyen d’afficher sa réussite ou, inversement, un baromètre de l’échec. Et il va sans dire que quiconque tente d’échapper à cette entreprise d’uniformisation et d’évaluation s’expose à diverses sanctions, à commencer par l’exclusion.
Devant ce sombre scénario, il ne faudrait cependant pas oublier que le corps, précisément parce qu’il est fini et faillible, peut constituer un lieu de résistance. Le corps, malgré la lutte qu’on lui livre, demeure le siège de la sensibilité humaine, de la créativité, des passions. Il donne à voir la beauté de l’inaltérable passage du temps. Alors que le rythme de la vie sociale, arrimé à la production, s’accélère sans cesse, le corps, lui, suit sa propre temporalité.
Comment « porter » son corps librement et joyeusement, sans se laisser déterminer par sa contingence ni le soumettre à une coercition héritée de notre système économique ?
Devant ce sombre scénario, il ne faudrait cependant pas oublier que le corps, précisément parce qu’il est fini et faillible, peut constituer un lieu de résistance. Le corps, malgré la lutte qu’on lui livre, demeure le siège de la sensibilité humaine, de la créativité, des passions. Il donne à voir la beauté de l’inaltérable passage du temps. Alors que le rythme de la vie sociale, arrimé à la production, s’accélère sans cesse, le corps, lui, suit sa propre temporalité.
Comment « porter » son corps librement et joyeusement, sans se laisser déterminer par sa contingence ni le soumettre à une coercition héritée de notre système économique ?
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