Douze flèches d'Éros
Claude Alos-Vicens
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Publisher:
FeniXX réédition numérique
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DRM:
Watermark
Watermark
Publication Year:
1987
1987
ISBN-13:
9782402346696
Description:
Des poèmes libres, des poèmes en prose ou des textes constituent cet ensemble salué par Yvan Audouard. Il s’agit du péché de concupiscence, de guet, d’approches lentes ou brusques sur les pieds de l’imaginaire, et de la mise en mots des grands et petits moments de l’explosion érotique. La préparation à ces scènes, les contacts, le jeu du regard en recherche de complicité et d’accord, sont données capitales. Le style précis, un peu distancié de l’auteur fait merveille. La sœur musulmane de Taxi collectif n’effleure que la hanche du narrateur, mais cela suffit à lui faire souhaiter la collision ! Malgré l’agonie de son père adoré, Hélène se pâmera dans les bras de Pierre comme une bête forcée, puis consentante (Cancer). La belle inconnue (Conga-Congo) admirablement dépecée par l’œil appâté s’appelle Hortense. L’Éloge funèbre des bas s’adresse à l’indémaillable d’hier et au trio savoureux : bas, culotte, jarretelles. Qui les remettra à la mode de notre volupté ? Voici un bref flash sur l’insolent jouisseur (Les temps sont durs) ; le charmant jeu de mots de Flèche émoussée. Instant est plus subtil, qui réfléchit sur les équivalences de gestes et de lieux de mémoire, à travers la femme pomponnée qui s’en va, qui est toutes les femmes, mais dans la rue va redevenir libre et étrangère dans son insouciance. Encore un chaleureux portrait avec Cathy en panty ! Le Fado de la chanteuse Beatriz gagne tout à être en langue étrangère ; le narrateur-spectateur en sous-titre les paroles selon sa nostalgie et son besoin de qualité. Réflexions remarquables sur l’érotisme des lèvres, de la gorge de celle qui chante. Galina ? Un simple toucher (le coude) un soir, à Saint-Pétersbourg ! Les chikhats : le morceau de bravoure. Des pages très belles sur la splendeur de la croupe arabe, à l’« embonpoint savamment mesuré », et sur la « trémulation » des deux hémisphères comme indépendants. Drifa est un poème d’amour pour ce « corps cuit à point dans les glaisières du Levant », sur l’obéissance à l’amant fou d’orgueil, avec un zeste de cruauté. On n’écrit pas souvent, de nos jours, avec une telle finesse. Et qui se marie (osons le verbe !) étroitement au thème du corps du délire, comme disait Bataille. Par chance, ici, le morbide n’a pas contaminé le parterre de fleurs…
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