Naissance littéraire du fascisme
Uri Eisenzweig
Disponibilité:
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Éditeur:
Le Seuil
Le Seuil
Protection:
ACS4
ACS4
Année de parution:
2013
2013
ISBN-13:
9782021135923
Description:
<p>Fin 1897, l'innocence du capitaine Dreyfus éclate au grand jour. S'opère alors un étonnant chassé-croisé. Bernard Lazare, le premier à avoir réfuté publiquement la thèse d'un Dreyfus coupable, se retire de la scène médiatique. Alors que Maurice Barrès, jusqu'ici silencieux, s'engage dans le déni de l'évidence : l'injustice commise à l'égard du capitaine juif.<br><br>
Le livre d'Uri Eisenzweig se penche sur ce moment paradoxal. Il en propose une interprétation touchant aux positions de fond de ces deux penseurs majeurs du dreyfusisme et de l'antidreyfusisme. Marqués par une même sensibilité littéraire fin de siècle, tous deux rejettent le récit comme forme privilégiée du vrai. <br><br>
C'est ce rejet qui, après avoir guidé son effort pionnier de démystification, écarte l'anarchiste Lazare du combat centré sur l'effort de raconter la vérité – dont le " J'accuse ! " de Zola est le modèle. En même temps, la fascination pour une vérité échappant au récit génère chez Barrès une imagination romanesque qui, transposée au domaine politique, annonce le fascisme : la conception de la Nation comme entité organique enracinée, fatalement menacée par toute altérité, tout récit. À cette vision du monde correspond un refus de l'universel, pour les valeurs communes, et un déterminisme racial pour l'identité des individus.<br><br>
Le livre se termine sur une lecture du superbe <i>Journal d'une femme de chambre</i> (1900) d'Octave Mirbeau. Inversant le rapport barrésien entre récit et vérité, ce roman est le premier à souligner que l'imaginaire fasciste naissant est indissociable d'un nouveau statut littéraire pour l'Autre – ici, le Juif, tel que le représente l'antisémitisme.<br><br><br></p>
Le livre d'Uri Eisenzweig se penche sur ce moment paradoxal. Il en propose une interprétation touchant aux positions de fond de ces deux penseurs majeurs du dreyfusisme et de l'antidreyfusisme. Marqués par une même sensibilité littéraire fin de siècle, tous deux rejettent le récit comme forme privilégiée du vrai. <br><br>
C'est ce rejet qui, après avoir guidé son effort pionnier de démystification, écarte l'anarchiste Lazare du combat centré sur l'effort de raconter la vérité – dont le " J'accuse ! " de Zola est le modèle. En même temps, la fascination pour une vérité échappant au récit génère chez Barrès une imagination romanesque qui, transposée au domaine politique, annonce le fascisme : la conception de la Nation comme entité organique enracinée, fatalement menacée par toute altérité, tout récit. À cette vision du monde correspond un refus de l'universel, pour les valeurs communes, et un déterminisme racial pour l'identité des individus.<br><br>
Le livre se termine sur une lecture du superbe <i>Journal d'une femme de chambre</i> (1900) d'Octave Mirbeau. Inversant le rapport barrésien entre récit et vérité, ce roman est le premier à souligner que l'imaginaire fasciste naissant est indissociable d'un nouveau statut littéraire pour l'Autre – ici, le Juif, tel que le représente l'antisémitisme.<br><br><br></p>
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