Quelque chose se détache du port
Alain Farah
Disponibilité:
Ebook en format EPUB. Disponible pour téléchargement immédiat après la commande.
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Éditeur:
Le Quartanier
Le Quartanier
Protection:
Format ouvert - aucune protection
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Année de parution:
2012
2012
ISBN-13:
9782896980185
Description:
Quelque chose se détache du port se déplace à travers les expériences, souvenirs et obsessions du narrateur et les transforme en quelque chose comme une méthode, comme un système de survie, de défense et d’invention. Ce parcours prend diverses formes : aphorismes autistes, récits éclair et disjoints, spéculation allusive, littéralisme, lyrisme saboté où le je s’égare. Ces poèmes sont de fait l’énonciation troublée d’un trouble – de vie, de langage, de pensée.
L’écriture s’occupe donc ici de sens comme on s’occupe d’un problème : on ne le règle pas toujours. Elle délivre du sens en le détachant de son objet, et l’en détachant elle le cache. Du sens rusé au point de se piéger lui-même, de se désorienter, et le lecteur avec. Il est donc souhaitable pour arriver à ses fins de lire comme on déjoue des leurres, en ne prenant pas des vessies pour des lanternes (mais pour des vaisseaux). Esquives et stratégies obliques meuvent ce livre, qui font entrevoir en passant les choses qui défilent, du coin de l’œil. Ce langage, plus cacheté que secret, plus codé que mystérieux, plus machiné qu’inspiré, n’est pas celui de la quête de soi. C’est celui d’une enquête sur ce qu’écrire déplace pour faire aller mieux. On s’en doute, cet art mineur échappe aux sirènes antagonistes de la révélation et du silence poétiques. Traduction d’une langue par elle-même hors d’elle-même, le narrateur va par glissements, par vagues analogiques, par dérives hors de soi, hors du pathos et des maux, mû par le démon de la dérobade et du rébus. Ce qui veut dire : pas de grande prose; pas de bonne poésie. Plutôt, quelques notes maniaques en vue d’une petite santé, comme détachables d’un carnet d’ordonnances : salades, pharmacopée, mots de passe, avec pour instruments principaux le rasoir du barbier, le bureau du douanier, les clés du concierge, le bateau du chef. Et l’écriture, cheval de Troie auto-immune.
Alain Farah adresse aux lecteurs une lettre de joyeux malaise carabiné, dont ce livre est le timbré porteur, cinq ans après sa parution initiale en 2004. S’il est malaisé d’en accuser réception, même pour l’auteur aujourd’hui qui s’en ouvre en préface, on saura quoi et qui accuser – et lui aussi, semble-t-il, qui n’en pense pas moins.
L’écriture s’occupe donc ici de sens comme on s’occupe d’un problème : on ne le règle pas toujours. Elle délivre du sens en le détachant de son objet, et l’en détachant elle le cache. Du sens rusé au point de se piéger lui-même, de se désorienter, et le lecteur avec. Il est donc souhaitable pour arriver à ses fins de lire comme on déjoue des leurres, en ne prenant pas des vessies pour des lanternes (mais pour des vaisseaux). Esquives et stratégies obliques meuvent ce livre, qui font entrevoir en passant les choses qui défilent, du coin de l’œil. Ce langage, plus cacheté que secret, plus codé que mystérieux, plus machiné qu’inspiré, n’est pas celui de la quête de soi. C’est celui d’une enquête sur ce qu’écrire déplace pour faire aller mieux. On s’en doute, cet art mineur échappe aux sirènes antagonistes de la révélation et du silence poétiques. Traduction d’une langue par elle-même hors d’elle-même, le narrateur va par glissements, par vagues analogiques, par dérives hors de soi, hors du pathos et des maux, mû par le démon de la dérobade et du rébus. Ce qui veut dire : pas de grande prose; pas de bonne poésie. Plutôt, quelques notes maniaques en vue d’une petite santé, comme détachables d’un carnet d’ordonnances : salades, pharmacopée, mots de passe, avec pour instruments principaux le rasoir du barbier, le bureau du douanier, les clés du concierge, le bateau du chef. Et l’écriture, cheval de Troie auto-immune.
Alain Farah adresse aux lecteurs une lettre de joyeux malaise carabiné, dont ce livre est le timbré porteur, cinq ans après sa parution initiale en 2004. S’il est malaisé d’en accuser réception, même pour l’auteur aujourd’hui qui s’en ouvre en préface, on saura quoi et qui accuser – et lui aussi, semble-t-il, qui n’en pense pas moins.
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