Les Cahiers Victor-Lévy Beaulieu, cahier 6
Myriam Vien
Disponibilité:
Ebook en format PDF. Disponible pour téléchargement immédiat après la commande.
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Éditeur:
Les Presses de l'Université de Montréal
Les Presses de l'Université de Montréal
Protection:
Filigrane
Filigrane
Année de parution:
2023
2023
ISBN-13:
9782760648180
Description:
Placés sous la responsabilité de la Société d'études beaulieusiennes, les Cahiers Victor-Lévy Beaulieu étudient les différents aspects de la production de l’écrivain Victor-Lévy Beaulieu, de ses textes de fiction et de ses essais à ses interventions socioculturelles et à son implication dans le milieu littéraire québécois.
Il fut un temps, pas si lointain, où l’on aurait pu croire que Beaulieu avait troqué sa posture polémiste contre l’étendard commode de défenseur régional. C’était l’époque de la Maison VLB célébrant les origines de Trois-Pistoles ; celle de la fondation des Éditions du même nom ; celle, encore, du téléroman Bouscotte, dont la tribu se disséminait le long de l’estuaire, de Cabano au Bic, en passant par Trois-Pistoles et St-Fabien, et jusque dans l’arrière-pays à Cacouna ou Squatec – téléroman qui mettait d’ailleurs en scène l’aventure politique de Philippe Beauchemin, fondateur du bien nommé « Parti des régions ». C’était aussi l’époque où le projet de « Grande tribu », encore à l’état de promesse, semblait enté, suite au Monsieur Melville, sur un territoire, tant géographique que mémoriel, à conquérir et à habiter. C’était avant le retour au roman à travers Je m’ennuie de Michèle Viroly, et par le fait même à la négativité, à la « quochonnerie » qui l’ont toujours accompagné.
Faut-il s’étonner que le présent dossier consacré à la Cartographie des oeuvres de l’écrivain s’attarde à la « vidange » et à la décomposition de « Morial-Mort » ou à la déliquescence de la banlieue nord-américaine ? Avant d’être l’écrivain de l’exil montréalais, incarnation du passage du Québec à une modernité qui ne va pas sans péril – ce qu’il est aussi, indéniablement –, Victor-Lévy Beaulieu, comme le souligne avec justesse Myriam Vien dans l’introduction du présent dossier, se plaît à dessiner l’aménagement des seuils, de la lisière, voire du sas, avec toute la plénitude intérieure que peut révéler l’habitation du vide – de la « chambre-bureau » utérine de Don Quichotte de la démanche au « tonneau » de Satan Belhumeur. Ce faisant, ces espaces intermédiaires, voire liminaires1, se révèlent souvent comme autant d’impasses, géographiques aussi bien que littéraires, poussant l’écrivain à remettre son ouvrage sur le métier, à défricher de nouveaux territoires où déposer de nouveaux commencements. Car, dans cette oeuvre peut-être plus que dans nulle autre, la question des lieux, cela va sans dire, est indissociable de la question de l’écriture – et donc de la question du temps ; celui du Livre à faire, toujours promis et toujours remis à plus tard. C’est du moins l’une des conclusions communes des trois auteur-e-s du présent dossier.
Il fut un temps, pas si lointain, où l’on aurait pu croire que Beaulieu avait troqué sa posture polémiste contre l’étendard commode de défenseur régional. C’était l’époque de la Maison VLB célébrant les origines de Trois-Pistoles ; celle de la fondation des Éditions du même nom ; celle, encore, du téléroman Bouscotte, dont la tribu se disséminait le long de l’estuaire, de Cabano au Bic, en passant par Trois-Pistoles et St-Fabien, et jusque dans l’arrière-pays à Cacouna ou Squatec – téléroman qui mettait d’ailleurs en scène l’aventure politique de Philippe Beauchemin, fondateur du bien nommé « Parti des régions ». C’était aussi l’époque où le projet de « Grande tribu », encore à l’état de promesse, semblait enté, suite au Monsieur Melville, sur un territoire, tant géographique que mémoriel, à conquérir et à habiter. C’était avant le retour au roman à travers Je m’ennuie de Michèle Viroly, et par le fait même à la négativité, à la « quochonnerie » qui l’ont toujours accompagné.
Faut-il s’étonner que le présent dossier consacré à la Cartographie des oeuvres de l’écrivain s’attarde à la « vidange » et à la décomposition de « Morial-Mort » ou à la déliquescence de la banlieue nord-américaine ? Avant d’être l’écrivain de l’exil montréalais, incarnation du passage du Québec à une modernité qui ne va pas sans péril – ce qu’il est aussi, indéniablement –, Victor-Lévy Beaulieu, comme le souligne avec justesse Myriam Vien dans l’introduction du présent dossier, se plaît à dessiner l’aménagement des seuils, de la lisière, voire du sas, avec toute la plénitude intérieure que peut révéler l’habitation du vide – de la « chambre-bureau » utérine de Don Quichotte de la démanche au « tonneau » de Satan Belhumeur. Ce faisant, ces espaces intermédiaires, voire liminaires1, se révèlent souvent comme autant d’impasses, géographiques aussi bien que littéraires, poussant l’écrivain à remettre son ouvrage sur le métier, à défricher de nouveaux territoires où déposer de nouveaux commencements. Car, dans cette oeuvre peut-être plus que dans nulle autre, la question des lieux, cela va sans dire, est indissociable de la question de l’écriture – et donc de la question du temps ; celui du Livre à faire, toujours promis et toujours remis à plus tard. C’est du moins l’une des conclusions communes des trois auteur-e-s du présent dossier.
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