Les carnets politiques de Francis P., ancien ministre

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Protection:
Filigrane

Année de parution:
1978

ISBN-13: 9782221222492

La politique est une chose infiniment précieuse, qu’on dédaigne, méprise ou maltraite, par sottise, ignorance ou idéologie : on traite la politique trop souvent comme une chose vulgaire, une spéculation grossière. Or l’art politique ne peut bien être expliqué que par ceux qui vivent dans la politique et sont dans le jeu politique. Aussi les Carnets de Francis P. qui fut ministre sous la IIIe et la IVe République nous livrent-ils une partie des secrets de la chose politique. Il faut savoir décoder le vocabulaire politique, comprendre le poids des mots, l’impureté des intentions, la subtilité des calculs de l’homme politique. Francis P. (1892-1969), qui fut député de 1928 à 1956, a joué un certain rôle politique pendant un demi-siècle : ses notes sur la logique, le spectacle, la machine politique ne prétendent pas expliquer : il voulait simplement, en se plaçant au niveau du vécu, décrire en termes simples ce qui se passe réellement chez l’homme politique, la solitude du politique, la raison d’État, l’optimisme, le plaisir qui est le fondement de toute politique (avec l’angoisse de la mort). Au travers de ces pages souvent élusives, parfois désabusées, on trouve une esquisse assez fouillée de la politique en soi, de la politique fondamentale (opposée à la politique politicienne), Francis P. a cherché à établir un petit Traité de politique appliquée. Ami et disciple de Valéry, familier de Paul Reynaud, Francis P. est un homme lucide, refusant toute idéologie, ne croyant ni au style, ni à la vertu, ni à l’action, et qui dénonce méthodiquement l’erreur, la folie, la sottise, la passion. Il cherche à mesurer la politique à une échelle du vécu, à inventer d’autres critères de la politique que le parti, la nation, l’État. Ces carnets montrent un effort tenace pour construire un modèle politique : esprit subtil, mobile, scrupuleux, pénétrant, ennemi des fictions, qui aimait jouer avec le langage et qui avait une méfiance innée de toutes les idéologies partisanes. Était-ce un Montaigne ou un Buffon politique ? au lecteur de choisir. Les Carnets politiques de Francis P. ont été retrouvés, mis en ordre, et sont commentés par deux hauts fonctionnaires de notre actuelle République, eux-mêmes acteurs éprouvés du “jeu politique” depuis plusieurs années. Pour des raisons de convenances, ils tiennent à demeurer anonymes.