Les sciences humaines et la pensée occidentale (8). La conscience révolutionnaire, les idéologues
Georges Gusdorf
Disponibilité:
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Éditeur:
(Payot & Rivages) réédition numérique FeniXX
(Payot & Rivages) réédition numérique FeniXX
Protection:
Filigrane
Filigrane
Année de parution:
1977
1977
ISBN-13:
9782357024182
Description:
1789. Du passé faisant table rase, la Révolution de France ouvre à la raison des hommes nouveaux, un nouvel espace mental. Sur la page blanche, les représentants du peuple, bâtisseurs de la cité idéale, dessinent de fascinantes épures, selon les coordonnées d'une géométrie régie par la justice distributive, et l'égalité. La conscience révolutionnaire est la cause et l'effet de cette expérience de pensée sans précédent.
Mais la fête de la Raison triomphante conduit, à brève échéance, à la saison en enfer de la Terreur. Et les tenants de l'État selon la Raison, du moins ceux qui survivent, sont trop heureux de confier les pleins pouvoirs au général Bonaparte, porte-parole de la raison d'État, d'une raison militante et militaire, qui fera de l'Europe entière un champ de bataille. Puis, viendra le jour du roi pacificateur, Louis XVIII, qui reprend le cours de l'Histoire à peu près là où l'Assemblée constituante l'avait laissé en 1791.
Les idéologues, par la parole et par l'action, ont fait passer à l'acte la conscience révolutionnaire. L'ingrate mémoire collective française a jeté aux poubelles de l'Histoire ces penseurs, qui s'honorèrent de la haine de Robespierre, et de la hargne de Napoléon. Ils ont été, pourtant, les fondateurs de la République des professeurs, les théoriciens de la démocratie libérale, et les maîtres à penser de la Troisième République. Mais la tradition philosophique ne les a jamais relevés de la malédiction, dont les accabla Victor Cousin, ennemi juré des intellectuels de gauche. Même les beaux esprits avancés d'aujourd'hui, marxiens et marxistes, ne savent aucun gré à Destutt de Tracy d'avoir fourni - à leur vocabulaire - un de ses termes les plus en vogue.
Le destin - matériel et intellectuel - du génial Lamarck, illustre cette permanente injustice. Cabanis, Bichat, Pinel, Volney, Fauriel, Daunou, J.-B. Say et leurs amis sont, à des titres divers, des inspirateurs de l'anthropologie moderne. Ce livre voudrait leur rendre la justice et l'honneur qui leur sont dus.
Mais la fête de la Raison triomphante conduit, à brève échéance, à la saison en enfer de la Terreur. Et les tenants de l'État selon la Raison, du moins ceux qui survivent, sont trop heureux de confier les pleins pouvoirs au général Bonaparte, porte-parole de la raison d'État, d'une raison militante et militaire, qui fera de l'Europe entière un champ de bataille. Puis, viendra le jour du roi pacificateur, Louis XVIII, qui reprend le cours de l'Histoire à peu près là où l'Assemblée constituante l'avait laissé en 1791.
Les idéologues, par la parole et par l'action, ont fait passer à l'acte la conscience révolutionnaire. L'ingrate mémoire collective française a jeté aux poubelles de l'Histoire ces penseurs, qui s'honorèrent de la haine de Robespierre, et de la hargne de Napoléon. Ils ont été, pourtant, les fondateurs de la République des professeurs, les théoriciens de la démocratie libérale, et les maîtres à penser de la Troisième République. Mais la tradition philosophique ne les a jamais relevés de la malédiction, dont les accabla Victor Cousin, ennemi juré des intellectuels de gauche. Même les beaux esprits avancés d'aujourd'hui, marxiens et marxistes, ne savent aucun gré à Destutt de Tracy d'avoir fourni - à leur vocabulaire - un de ses termes les plus en vogue.
Le destin - matériel et intellectuel - du génial Lamarck, illustre cette permanente injustice. Cabanis, Bichat, Pinel, Volney, Fauriel, Daunou, J.-B. Say et leurs amis sont, à des titres divers, des inspirateurs de l'anthropologie moderne. Ce livre voudrait leur rendre la justice et l'honneur qui leur sont dus.
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