L'Invention de l'idéal et le Destin de l'Europe. Ou "Platon" lu de Chine
François Jullien
Disponibilité:
Ebook en format EPUB. Disponible pour téléchargement immédiat après la commande.
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Éditeur:
Le Seuil
Le Seuil
Protection:
ACS4
ACS4
Année de parution:
2013
2013
ISBN-13:
9782021141030
Description:
<p>Idéal est un mot d'Europe : il s'y retrouve d'une langue à l'autre, seule diffère la façon de le prononcer.<br><br>
Or qu'en advient-il quand on sort d'Europe, notamment quand on passe en Chine ?<br><br>
Car il n'est pas banal d'avoir isolé dans la vie de l'esprit cette représentation unitaire, détachée de l'affectif, qu'on appelle " idée ". Il l'est encore moins d'avoir imaginé reporter sur elle, promue en " idéal " séparé du monde, la fixation du désir : au point de faire de cette abstraction le mobile d'une humanité prête à s'y sacrifier.<br><br>
Cet idéalisme platonicien – il est vrai – nous a lassés. Mais on redécouvrira à neuf, le considérant de Chine, quelle invention audacieuse il a été ; et, plus encore, quelle dramatisation de l'existence un tel coup de force a su inspirer.<br><br>
Or sur cette scène de l'idéal le rideau ne viendrait-il pas de tomber ?<br><br>
Ou que devient une " Europe " rompant avec l'Idéal ?<br><br><br>
F.J.<br><br><br>
<i>François Jullien, philosophe et sinologue, professeur à l'université Paris 7-Denis-Diderot, est directeur de l'Institut de la pensée contemporaine.</i><br><br>
<i>Son travail est traduit dans une vingtaine de pays.</i><br><br><br><br>
[Rabat]<br><br><br>
Ex-optiques :<br><br><br>
I - <i>Si parler va sans dire</i><br><br>
<i>Du</i> logos <i>et d'autres ressources</i>, Seuil, 2006<br><br>
II - <i>L'Invention de l'idéal et le destin de l'Europe</i><br><br>
<i>(ou Platon lu de Chine)</i><br><br>
III - <i>Moïse ou la Chine ?</i><br><br>
<i>Quand ne se développe pas l'idée de Dieu</i><br><br><br>
Second volet de mes <i>Ex-optiques</i>.<br><br><br>
Après avoir interrogé le <i>logos</i> grec sur sa légitimité, lui qui, depuis Aristote, s'est si bien imposé comme outil de la science et de son exigence " logique ", il me fallait enquêter sur sa production – l <i>'eidos</i> : que s'est-il noué en Grèce – d'intellectuel et d'existentiel à la fois – autour du statut d'" idée " ? Car toute la philosophie européenne n'est à cet égard que " notes en bas de page " – <i>footnotes</i> – ajoutées à l'œuvre de Platon...<br><br>
Or la Chine nous dit comment on aurait pu ne pas se laisser prendre à ce jeu de l'<i>idée</i>. Notamment, comment on peut s'engager dans la pensée en s'insérant dans la tradition plutôt que de vouloir, par le doute, rompre ostensiblement avec toute adhésion ; ou comment on peut maintenir les mathématiques dans leur usage sectoriel, utilitaire, sans en faire un " treuil " vers l'abstraction. Ou comment on peut concevoir un ordre par régulation interne et sans y introduire quelque " mesure " extérieure au monde ; ou concevoir un monde advenant par incitation réciproque et non par tension vers la finalité. Ou encore : comment on peut se fier au conditionnement de la conduite, par imprégnation des rites, plutôt qu'à l'obéissance consentie à la Loi ; préférer une Raison par conformation à la veinure des choses plutôt que par formalisation d'un modèle dans le ciel des idées.<br><br><br>
Façon aussi, par ce quadrillage, de dresser un bilan de mon chantier.<br><br><br>
Il restera, pour boucler le triptyque, à considérer comment l'Europe n'a cessé de travailler avec Dieu, <i>theos</i>. Argumentant pour ou contre et en faisant sa passion – ou commencerait-elle aujourd'hui à s'en détourner ? " Moïse ou la Chine ? " demandait Pascal.<br><br><br>
F.J.<br><br><br>
[s'il reste de la place, indiquer les titres 1 et 3 de ces Ex-optiques :<br><br>
¿ <i>Si parler va sans dire,</i><br><br>
<i>du logos et d'autres ressources</i><br><br>
¿ <i>Moïse ou la Chine ?</i><br><br>
<i>Quand ne se développe pas l'idée de Dieu]</i><br><br><br></p>
Or qu'en advient-il quand on sort d'Europe, notamment quand on passe en Chine ?<br><br>
Car il n'est pas banal d'avoir isolé dans la vie de l'esprit cette représentation unitaire, détachée de l'affectif, qu'on appelle " idée ". Il l'est encore moins d'avoir imaginé reporter sur elle, promue en " idéal " séparé du monde, la fixation du désir : au point de faire de cette abstraction le mobile d'une humanité prête à s'y sacrifier.<br><br>
Cet idéalisme platonicien – il est vrai – nous a lassés. Mais on redécouvrira à neuf, le considérant de Chine, quelle invention audacieuse il a été ; et, plus encore, quelle dramatisation de l'existence un tel coup de force a su inspirer.<br><br>
Or sur cette scène de l'idéal le rideau ne viendrait-il pas de tomber ?<br><br>
Ou que devient une " Europe " rompant avec l'Idéal ?<br><br><br>
F.J.<br><br><br>
<i>François Jullien, philosophe et sinologue, professeur à l'université Paris 7-Denis-Diderot, est directeur de l'Institut de la pensée contemporaine.</i><br><br>
<i>Son travail est traduit dans une vingtaine de pays.</i><br><br><br><br>
[Rabat]<br><br><br>
Ex-optiques :<br><br><br>
I - <i>Si parler va sans dire</i><br><br>
<i>Du</i> logos <i>et d'autres ressources</i>, Seuil, 2006<br><br>
II - <i>L'Invention de l'idéal et le destin de l'Europe</i><br><br>
<i>(ou Platon lu de Chine)</i><br><br>
III - <i>Moïse ou la Chine ?</i><br><br>
<i>Quand ne se développe pas l'idée de Dieu</i><br><br><br>
Second volet de mes <i>Ex-optiques</i>.<br><br><br>
Après avoir interrogé le <i>logos</i> grec sur sa légitimité, lui qui, depuis Aristote, s'est si bien imposé comme outil de la science et de son exigence " logique ", il me fallait enquêter sur sa production – l <i>'eidos</i> : que s'est-il noué en Grèce – d'intellectuel et d'existentiel à la fois – autour du statut d'" idée " ? Car toute la philosophie européenne n'est à cet égard que " notes en bas de page " – <i>footnotes</i> – ajoutées à l'œuvre de Platon...<br><br>
Or la Chine nous dit comment on aurait pu ne pas se laisser prendre à ce jeu de l'<i>idée</i>. Notamment, comment on peut s'engager dans la pensée en s'insérant dans la tradition plutôt que de vouloir, par le doute, rompre ostensiblement avec toute adhésion ; ou comment on peut maintenir les mathématiques dans leur usage sectoriel, utilitaire, sans en faire un " treuil " vers l'abstraction. Ou comment on peut concevoir un ordre par régulation interne et sans y introduire quelque " mesure " extérieure au monde ; ou concevoir un monde advenant par incitation réciproque et non par tension vers la finalité. Ou encore : comment on peut se fier au conditionnement de la conduite, par imprégnation des rites, plutôt qu'à l'obéissance consentie à la Loi ; préférer une Raison par conformation à la veinure des choses plutôt que par formalisation d'un modèle dans le ciel des idées.<br><br><br>
Façon aussi, par ce quadrillage, de dresser un bilan de mon chantier.<br><br><br>
Il restera, pour boucler le triptyque, à considérer comment l'Europe n'a cessé de travailler avec Dieu, <i>theos</i>. Argumentant pour ou contre et en faisant sa passion – ou commencerait-elle aujourd'hui à s'en détourner ? " Moïse ou la Chine ? " demandait Pascal.<br><br><br>
F.J.<br><br><br>
[s'il reste de la place, indiquer les titres 1 et 3 de ces Ex-optiques :<br><br>
¿ <i>Si parler va sans dire,</i><br><br>
<i>du logos et d'autres ressources</i><br><br>
¿ <i>Moïse ou la Chine ?</i><br><br>
<i>Quand ne se développe pas l'idée de Dieu]</i><br><br><br></p>
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