Le disparu du Jimmy's

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Filigrane

Année de parution:
2017

ISBN-13: 9782359734393

Jeune retraité de l’Éducation nationale, Jean-Baptiste sillonne la campagne picarde à l’ouverture de la chasse. Son objectif ? Sauver les animaux en danger. Une mission écourtée par une découverte morbide : le cadavre de Bastien Lefèvre, un adolescent, flotte à la surface d’un étang. Pour le promeneur, aucun doute, il s’agit d’un assassinat. Emporté par sa curiosité, Jean-Baptiste se plonge dans le passé du défunt et découvre son repaire secret. Il y déniche les vêtements d’un homme introuvable depuis des années. Point commun entre les deux disparus ? Le Jimmy’s, une boîte de nuit amiénoise qu’ils fréquentaient assidûment. Un lieu semblant abriter des activités douteuses. Et où le prix d’un verre vaut celui d’une vie.<br/><br/>EXTRAIT<br/><br/>Il avance sur le chemin boueux et contemple les eaux grises dont la couleur reflète celle du ciel chargé ; les aquarellistes ont souvent été tentés par le Midi et ses bleus turquoise ou indigo, moins par les camaïeux faussement ternes du Nord. Barbizon a pleinement rendu hommage aux paysages de son enfance, aux étés tristes, et Isabey aussi dans ses aquarelles. Plus tard, il est allé lui aussi dans le Midi, il n’y est pas resté : trop de bruits, trop de monde. Il se souvient des magnifiques villas niçoises, serties dans des jardins où poussaient les orangers, les citronniers, que peu à peu les bulldozers rasaient pour édifier des cages à poules pour touristes et vieillards arthritiques. Non, on est bien là, finalement, sous la pluie, à regarder les eaux glacées des étangs et à marcher, solitaire, avec pour bruits de fond le chant des oiseaux et le léger murmure du courant de la rivière. Il semble effrayer quelques canards qui viennent de se poser sur l’eau, mais ce sont les coups de feu à gauche qui les ont fait fuir. Il continue à siffloter les mains dans les poches et à avancer vers la dernière étendue d’eau, la plus petite, qui clôt de ce côté le chapelet des étangs. Deux coups de feu sont tirés et il entend un juron, étouffé par la distance, qui vient des huttes en face. Ses jumelles pointées dans la direction ne montrent que le canon fumant d’un fusil qui dépasse de la fente. Les nobliaux ont tiré les premiers et maintenant l’attente infructueuse commence pour la piétaille. Pas plus que les autres années, son intervention n’a été de la moindre utilité pour la gent à plumes : mais cette fois, en plus, il est arrivé tard à cause de cette foutue crevaison et de cet engin qui ne connaissait pas l’usage des phares. Quant à chercher des traces de pneus sur le chemin, pour confondre le mal élevé, tintin ! Les villageois sont passés et repassés par là avec leurs vieilles 4L afin de rejoindre la route qui dessert leurs refuges, sur l’autre rive.<br/><br/>À PROPOS DE L’AUTEUR<br/><br/>Natif du pays de Bray, <b>Alain-Paul Autret</b> a grandi dans une maison débordant de livres. Son père dévorait notamment les romans d’aventures et d’espionnage. Cette passion paternelle l’a mis sur les rails. À son tour il s’est plongé avec ferveur dans les œuvres de Thomas Mann, Marcel Proust, Marguerite Duras, Madame de Sévigné… avec une préférence pour les journaux intimes et les correspondances d’écrivains. À l’image de celles de Flaubert qu’il considère comme étant un chef-d’œuvre. Après avoir publié deux recueils de poèmes à vingt ans, il a entassé ses écrits dans des tiroirs hermétiquement fermés. En 2014, il se lance pourtant dans l’aventure éditoriale avec un roman policier. Les éditions Ravet-Anceau publient ainsi <i>Le disparu du Jimmy’s</i>. Résidant à Amiens, Alain-Paul Autret est amateur de peinture. Les musées de France et d’Europe n’ont plus de secret pour lui. Pour le reste, il lui faudrait dépasser sa peur panique de l’avion…