L’AMOUR DE PIERRE NEUHART
EMMANUEL BOVE
Disponibilité:
Ebook en format EPUB. Disponible pour téléchargement immédiat après la commande.
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Éditeur:
Bookelis
Bookelis
Protection:
Filigrane
Filigrane
Année de parution:
2017
2017
ISBN-13:
9791022730631
Description:
Extrait
| Pierre Neuhart ne savait quelle contenance adopter, en même temps qu'une joie profonde le détendait qu'elle fût ainsi seule auprès de lui. Il n'osait pourtant prononcer une autre parole. Quant à Éliane, elle semblait même plus à l'aise que chez Mme Aspi où elle avait eu, par moment, une certaine timidité. Elle était naturelle et tout dans son attitude disait qu'elle eût craint de commettre une impolitesse en quittant, brusquement, cet homme auprès de qui elle était une enfant. La gêne, au lieu de courber sa tête et de rougir ses joues, lui donnait, au contraire, un certain air de bravade. Elle leva vers Pierre Neuhart des yeux candides.
-- J'étais sûre que vous m'attendiez, dit-elle en souriant. Vous êtes comme ma mère, vous ne voulez pas que je rentre toute seule le soir.
Cet intérêt, elle paraissait le trouver tout naturel. Aucune méfiance ne se lisait sur son visage. Elle simulait d'ignorer les véritables raisons de cette attente, de croire qu'elles étaient semblables à celles qui eussent incité un parent ou un ami de sa famille à l'attendre.
-- Vous savez, continua-t-elle, si cela vous amuse de m'accompagner jusque chez moi, je ne vous le défends pas, mais si cela vous ennuie, il ne faut pas vous gêner. J'ai l'habitude de sortir le soir. Maman a les idées très larges. Et je n'ai jamais peur de rentrer seule.
-- Votre mère vous laisse sortir comme vous voulez alors ?
-- Mais naturellement !
-- Vous êtes une enfant, pourtant, fit Pierre que ces contradictions étonnaient. Je ne sais pas votre âge, mais vous n'avez certainement pas vingt ans.
-- J'ai dix-sept ans. Ou plutôt j'ai eu dix-sept ans il y a deux mois.
-- Et vous sortez le soir toute seule ?
Elle regarda Pierre Neuhart avec étonnement.
-- Quel mal y a-t-il ?
Tout en parlant, elle avait fait une centaine de pas dans la direction opposée à celle de son domicile. Tout à coup, imitant celle qui s'aperçoit d'une erreur, elle s'exclama :
-- Mais c'est moi qui vous accompagne, monsieur ! Vous allez sans doute par là ? Moi, je rentre.
-- Ce n'est donc pas votre chemin ?
-- Non, non, non... |
| Pierre Neuhart ne savait quelle contenance adopter, en même temps qu'une joie profonde le détendait qu'elle fût ainsi seule auprès de lui. Il n'osait pourtant prononcer une autre parole. Quant à Éliane, elle semblait même plus à l'aise que chez Mme Aspi où elle avait eu, par moment, une certaine timidité. Elle était naturelle et tout dans son attitude disait qu'elle eût craint de commettre une impolitesse en quittant, brusquement, cet homme auprès de qui elle était une enfant. La gêne, au lieu de courber sa tête et de rougir ses joues, lui donnait, au contraire, un certain air de bravade. Elle leva vers Pierre Neuhart des yeux candides.
-- J'étais sûre que vous m'attendiez, dit-elle en souriant. Vous êtes comme ma mère, vous ne voulez pas que je rentre toute seule le soir.
Cet intérêt, elle paraissait le trouver tout naturel. Aucune méfiance ne se lisait sur son visage. Elle simulait d'ignorer les véritables raisons de cette attente, de croire qu'elles étaient semblables à celles qui eussent incité un parent ou un ami de sa famille à l'attendre.
-- Vous savez, continua-t-elle, si cela vous amuse de m'accompagner jusque chez moi, je ne vous le défends pas, mais si cela vous ennuie, il ne faut pas vous gêner. J'ai l'habitude de sortir le soir. Maman a les idées très larges. Et je n'ai jamais peur de rentrer seule.
-- Votre mère vous laisse sortir comme vous voulez alors ?
-- Mais naturellement !
-- Vous êtes une enfant, pourtant, fit Pierre que ces contradictions étonnaient. Je ne sais pas votre âge, mais vous n'avez certainement pas vingt ans.
-- J'ai dix-sept ans. Ou plutôt j'ai eu dix-sept ans il y a deux mois.
-- Et vous sortez le soir toute seule ?
Elle regarda Pierre Neuhart avec étonnement.
-- Quel mal y a-t-il ?
Tout en parlant, elle avait fait une centaine de pas dans la direction opposée à celle de son domicile. Tout à coup, imitant celle qui s'aperçoit d'une erreur, elle s'exclama :
-- Mais c'est moi qui vous accompagne, monsieur ! Vous allez sans doute par là ? Moi, je rentre.
-- Ce n'est donc pas votre chemin ?
-- Non, non, non... |
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