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Rue Saint-Olivier
André Carrier
Disponibilité:
Ebook en format PDF. Disponible pour téléchargement immédiat après la commande.
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Éditeur:
Productions Somme Toute
Productions Somme Toute
Protection:
Filigrane
Filigrane
Année de parution:
2012
2012
ISBN-13:
9782923844879
Description:
Je cherche mon frère mort ou je me cherche mort en mon frère
On a trouvé David pendu à la branche d’un arbre dans le parc du Cavalier-du-Moulin à Québec. Suicide ou meurtre ? Ce fut la fin, mais peut-être aussi l’accomplissement, du bonheur tranquille d’une famille.
« Tout ce passé qui vient vous déchirer comme un animal affamé, qui s’accroche à ce qui a encore de la santé pour en dévorer les vertus ! Et pourtant, en d’autres temps, nous avons été heureux, vous savez.
En ce temps-là, papa m’imprégnait du quotidien, y glissant sans résister, plutôt heureux, alors que maman m’enjoignait de me dédier aux principes. Et David nous ensoleillait.
David fut un oiseau. Défendait-il la paix, c’était une fleur blanche dans les cheveux, lui à qui rien ne résistait et qui ne connaissait l’amertume des défaites ni la haine qu’elles génèrent. David défendait la liberté et l’amour car il a toujours choisi le meilleur, rien de moins. Il volait au-dessus de la complexité des êtres et des choses, dédaignant les zones troubles de la bête humaine. Moi, je ne revendiquais jamais dans la rue et chaque matin je me levais, lesté du poids des souffrances des vivants, si souverainement anodin à nourrir les oiseaux et le chapeau des bélîtres. Et pourtant je sais que, comme moi, il se pliait mal à la réalité. »
On a trouvé David pendu à la branche d’un arbre dans le parc du Cavalier-du-Moulin à Québec. Suicide ou meurtre ? Ce fut la fin, mais peut-être aussi l’accomplissement, du bonheur tranquille d’une famille.
« Tout ce passé qui vient vous déchirer comme un animal affamé, qui s’accroche à ce qui a encore de la santé pour en dévorer les vertus ! Et pourtant, en d’autres temps, nous avons été heureux, vous savez.
En ce temps-là, papa m’imprégnait du quotidien, y glissant sans résister, plutôt heureux, alors que maman m’enjoignait de me dédier aux principes. Et David nous ensoleillait.
David fut un oiseau. Défendait-il la paix, c’était une fleur blanche dans les cheveux, lui à qui rien ne résistait et qui ne connaissait l’amertume des défaites ni la haine qu’elles génèrent. David défendait la liberté et l’amour car il a toujours choisi le meilleur, rien de moins. Il volait au-dessus de la complexité des êtres et des choses, dédaignant les zones troubles de la bête humaine. Moi, je ne revendiquais jamais dans la rue et chaque matin je me levais, lesté du poids des souffrances des vivants, si souverainement anodin à nourrir les oiseaux et le chapeau des bélîtres. Et pourtant je sais que, comme moi, il se pliait mal à la réalité. »
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